Siegel, rappeur d’une vingtaine d’années, originaire de l’Essonne est encore peu connu dans la scène hip-hop. Talent prometteur, son signe distinctif est de ne pas dévoiler son visage, une revendication partagée par d’autres rappeurs comme Népal et Siboy.
ÉNIGMATIQUE
Son masque de polygones lui donne un air énigmatique qui attisera sûrement la curiosité de nos lecteurs. Son nom est inspiré par Bugsy Siegel, figure du banditisme controversée mais aussi fondateur de Las Vegas. Déterminé, Siegel publie son premier EP en totale auto production au mois d’avril : Golem, titre symbolique qui renvoie au personnage fictif de terre qui se retourne contre son créateur. Une légende sombre en adéquation avec son rap qui nous propulse dans un monde aux accents tortueux et futuristes.
GOLEM
Dans cet EP minimaliste de 7 titres, il s’est entouré de plusieurs pointures du rap. C’est le cas dans Médaille d’or avec Sir Samuel de Saian Supa crew et aussi dans Flashback composé par JO_WEST_MULLER accompagné de Seth Gueko. Karma est un son rugueux dégainé dans un flow toujours aussi sombre. Avec une voix caverneuse, le rappeur parle d’une recherche de reconnaissance résolument vaine. Son phrasé marque l’auditeur. Sa révolte est un thème cardinal qu’on retrouve dans plusieurs de ses sons.
Change de code avec K.oni est tout autant rageur. L’instrumentale trap se mêle à l’entêtant refrain qui reprend avec appui la rengaine « change de code ». Siegel finit même par chanter, une interprétation plus rare de sa part, qui donne une certaine légèreté.
E19 en feat avec Éloquence et Joe Luccaz poursuit la fuite en avant du rappeur. Chaque artiste se relaie en délivrant des rimes régulières dans une tonalité souterraine, marque de fabrique de cet EP prometteur.