Ironleg chante et compose depuis 15 ans. Dès 2006, il décide peu à peu de retranscrire son amour pour les rythmiques reggae, blues et soul en musique.
MUSIC, HEALING OF THE NATION
Ironleg voit la musique comme une forme de magie : « C’est un médicament vibratoire. Quand je fais de la musique, je me rapproche d’une certaine manière des chamans et de leurs incantations. Il n’y a qu’à écouter mon titre Lune de mon dernier album pour s’en rendre compte ».
Il assure que dans une période où l’information devient envahissante quitte à hypnotiser les consommateurs, la musique agit d’une toute autre manière : « C’est comme ça que mon public peut s’exprimer pleinement. J’entends des gens qui me disent qu’il pleurent parfois quand ils écoutent mes chansons car ils sont émus par ce que je leur raconte. Au contraire de l’info constante où tout est stocké dans le corps, la musique permet d’expulser toutes nos émotions ».
En 15 ans, Ironleg a gagné en maturité et a décidé de changer la langue dans laquelle il s’exprime. D’abord en anglais, langue natale qu’il parlait dans les îles antillaises où il a vécu et qu’on entend dans ses précédents EP, il choisit désormais de chanter en français dans son dernier album.
Deux extraits de son nouvel opus sont dejà sortis en octobre et en novembre, un avant-goût d’En Vie. Un album qu’il veut cool et positif, deux valeurs qui le caractérisent bien.
APPROCHE MODERNE DU REGGAE
Innovant est l’adjectif qui correspond le mieux à cet album. Loin de l’approche roots de l’archétype du reggaeman, même s’il avoue avoir écouté du DUB INC au départ, il a voulu repousser les barrières du reggae : « On peut trouver des morceaux Afrobeat et des passages Trap qui insufflent un tout autre style. Je me sens plus proche des artistes Ragga/Dancehall et Reggae antillais. Je pense à des artistes hybrides comme Kenyon, I wayne et Chronix. J’écoute aussi beaucoup de Hip Hop depuis tout jeune ».
En repoussant les limites classiques du reggae, il avoue vouloir aller à contre courant d’un reggae français souvent trop puriste retranché dans sa tour d’ivoire.
Son nouvel album est à l’image de sa vie actuellement. « Plus on est sincère, plus ça s’entend. Certains titres du dernier album vont dans ce sens. Je pense à Douce mélodie, Garde le cap et My bro, un morceau Trap justement. On retrouve Lyricson qui a déjà sorti plusieurs sons avec Manu Chao et Dub Inc ». Habitué des scènes, il joue en 2018 aux Veyracomusies à Veyrac ou encore aux Nuits d’été à Gueret. Pour 2023, on pourra le retrouver au Reggae Empire à Limoges, ce 26 novembre.
Se produire sur scène est pour lui un moyen de diffuser l’album. Un aboutissement : « un moment intense. J’aime ce côté partage avec le public en direct. Le live, c’est vraiment de la musique vivante. Je ne voulais pas reléguer les instruments en arrière plan comme beaucoup d’artistes de la scène urbaine le font. C’est aussi quelque chose de très humain ». Le souvenir du festival Musique Métisses à Angoulême reste un moment mémorable pour lui et son équipe car c’est là où ils avaient ameuté le plus de monde.